Je vous écris d’un tout léger étourdissement dû au verre de vin local que je viens de prendre avec ma mère (ou grand-mère) d’accueil en écoutant une émission pendant laquelle une fille de dix-huit ans essaie de faire comprendre son point à ses parents : elle veut que son père la baise! Que bueno! (le vin, pas l ‘histoire! - fait de fruits et assez sucré et fort pour ressembler tout légèrement à un porto...).
Ici tout va bien. Depuis vendredi soir dernier et jusqu’à dimanche prochain, c’est la Feria. Un genre de festival qu’on nous a vanté comme un peu plus gros qu’il l’est vraiment. Enfin, jusqu’à maintenant. Car apparemment que samedi qui s’en vient, c’est quelque chose. C’est le Carnaval. On m’a comparé la nuit de samedi à St-Tite. J’ai hâte de voir!
Pour le moment on commence à être un peu tannées d’entendre continuellement des feux d’artifice, qui surgissent de n’importe où. C’est un peu tannant, surtout que ce ne sont pas de beaux feux d’artifice, c’est juste une fusée qui fait un gros boum. Au début, quand ils ont commencé à y en avoir à 4 h le matin, c’était facile de penser que c’était des coups de fusil. Maintenant ça fait juste nous réveiller. Quoique ma mère d’accueil m’a dit que la nuit dernière il y a eu un vrai coup de fusil vers 3 h. Faut aiguiser notre ouïe. Sinon y'a aussi de la musique à toute heure du jour ou de la nuit (sauf après 4 h les deux dernières nuits ça fait du bien).
Les perroquets qu’on a ici me font particulièrement rire. On va dire que ma mère d’accueil s’appelle Suzanna et son petit fils qui vit ici aussi (il a 12-13 ans) s’appelle Pedro. Ben un des perroquets, quand il entend quelqu’un dire leur nom, se met parfois à dire leur nom sans arrêt. Mais pas juste ça, quand quelqu’un rit il rit et quand quelqu’un pleure il pleure. Et c’est à s’y méprendre! C’est très divertissant.
Une journée typique on va dire ici est comme suit : je me lève vers 5 h (plus tard depuis le début de la Feria car je me couche plus tard et je dors mal avec tout le bruit), je vais courir avec les filles de Québec sans frontières (ils sont 7 de ce programme ici). Je déjeune (la comida tipica : des tortillas – de petites tortillas rondes ici – avec des bines et une combinaison des ingrédients suivants : œufs, avocat, fromage, mantequilla qui est quelque chose entre la crème et le beurre). Je fais des trucs personnels, puis je vais rejoindre ma comparse et on prépare notre projet, on prépare un cours de français qu’on donne à un gars ici qui va aller au Québec bientôt, ou on va voir nos courriels. Sur l’heure du midi on va faire des emplettes si besoin est, puis c’est le lunch (le seul repas un peu différent des autres en général). Un peu de lecture souvent, puis un peu plus de travail avec ma comparse. Finalement souper vers 18 h (comida tipica avec en plus parfois de la viande ou restes), puis de la lecture ou une sortie à la Feria ou des émissions locales (du type Aimer ou Les feux de l’amour). Mais là ça va peut-être un peu changer, car je sui en train de me faire des objectifs personnels et je vais modifier mes habitudes personnelles.
Ah oui! À partir de demain je vais avoir quelques jours de cours de couture! À l’organisation où on aide, il y a des cours de couture. Demain le programme : apprendre à prendre des mesures. M’a vous faire de ces vêtements à mon retour vous allez voir! J
Sinon c’est plutôt intéressant d’être à un endroit où je peux comprendre plus ou moins ce que les gens disent. Comme j’habite chez une femme qui a eu à se battre pas mal dans la vie (son mari est mort quand ses enfants avaient quelque chose comme 3 et 6 ans et quand sa fille est partie aux Etats-Unis elle a pris en charge son petit fils qui avait 3 ans et qui vit toujours avec elle), ses conversations ont souvent rapport avec la pauvreté ici. Selon elle et d’autres gens du coin, les gens sont pauvres au Honduras parce qu’ils sont paresseux et font plein d’enfants, et préfèrent laisser le gouvernement ou les soupes populaires les aider plutôt que travailler. Comme quoi peu importe où on vit, on va toujours mettre les problèmes de notre coin sur le dos des pauvres. Par contre il semble réellement y avoir un grand nombre de jeunes filles qui se retrouvent mères célibataires dans le coin. Et c’est plutôt étrange de voir que les seules femmes qui sortent dans le club du coin semblent beaucoup plus jeunes. Les filles de mon âge sont soit à l’université (donc pas dans ma ville) ou soit ont déjà des familles. La vie est vraiment différente.
Ah d’ailleurs allez voir ce qu’est la punta sur you tube. Et ensuite, sachez que je suis allée à une coronacion (ah ouais, petit intermède coronacion. Ici, toutes les écoles du coin ont l’élection d’une reine et la Feria et le Carnaval ont chacun l’élection d’une reine. C’est un peu l’équivalent des concours miss quelque chose). C’était en dehors de la ville et il y avait plusieurs écoles du coin. En fait, ce n’était pas l’élection de la reina mais plutôt celle de la india. Ils voulaient mettre de l’emphase sur la partie de leur culture qui est autochtone. Il y avait un concours de punta (à la base, la punta est une danse qui vient de la culture garifuna, qui sont d’origine africaine et à la base la punta est loin d’être sexuelle comme celle que vous verrez sur you tube). J’étais légèrement choquée de voir des couples de jeunes d’environ 10-12 ans danser de façon plus sexuelle que je suis capable de le faire!! Ils avaient de la difficulté à faire les mouvements de danse réguliers où le gars fait tourner la fille devant lui, mais les déhanchements et la proximité (le gars derrière la fille), ça c’était maîtrisé. Au moins c’est le petit couple le moins sexuel qui a gagné le premier prix car leur punta était plus « traditionelle ». Enfin bref, ce n’est pas pire que les histoires de filles de 12 ans de chez nous qui font des pipes à leurs amis…
Bref, voilà ma vie en ce moment! N’hésitez pas à commenter!
Je vous aime!