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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 20:49

Difficile d'écrire dans la situation présente. Surtout pour moi. J'ai tellement peur d'affirmer quoique ce soit si je ne sens pas que "j'ai tout à fait raison", que je préfère souvent le status quo. La situation n'est pas simple...

 

D'abord, concernant la rencontre de cet après-midi, c'est difficile de prédire si les prochains jours seront la fin ou une continuation de la crise.    

 

D'une part, suite à la rencontre avec la CRÉPUQ et la Fédération des cégeps, le gouvernement pourrait savoir qu'il est maintenant au bord du gouffre. Que le gouvernement travaille seulement dans le but d'être ré-élu pour avoir le pouvoir ou qu'il travaille réellement pour la population du Québec, il doit agir selon l'opinion publique. Parce que s'il croit être la meilleure solution pour l'avenir du Québec (et donc être le seul parti qui doit gouverner), il doit tout de même faire la part des choses entre éliminer la hausse des frais de scolarité et, d'après moi, avoir de meilleures chances de rester au pouvoir, et forcer pour la hausse, ce faisant mettant le système d'éducation sens dessus dessous au Québec et suite aux conséquences négatives de cette décision avoir plus de chances de perdre le pouvoir dans quelques mois.

 

Je crois que politiquement, à ce point-ci, il est mieux pour les libéraux de faire un GROS compromis en vue des élections, parce que les électeurs libéraux continueront à voter libéraux malgré que le gouvernement reviendrait sur sa décision et que les indécis seraient probablement satisfaits si le conflit était réglé. Tandis que dans le cas contraire, et si des sessions sont réellement annulées, le gouvernement sera considéré comme n'ayant pas pu gérer la crise et alors, beaucoup de gens dans la population se tourneront vers d'autres partis politiques. Sans compter que toutes les allégations de fraude et corruption qui pèsent contre les libéraux vont être véhiculées bon train lors de la campagne électorale. D'après moi, donc, le gouvernement ne peut, à ce point-ci, qu'espérer régler la crise rapidement et ne plus se fier sur l'essouflement des étudiants dans ce bras de fer.

 

D'un autre côté, la situation n'est peut-être pas encore à minuit moins un. Il pourrait ici s'agir d'une dernière tentative par le gouvernement d'obtenir l'approbation de l'opinion publique en se montrant "raisonnables" et en mettant de l'eau dans leur vin puis en montrant à la population toute la "mauvaise volonté" des étudiants qui n'ont pas annulé les manifestations et auront possiblement fait un peu de grabuge à Victoriaville, ce qui sera fortement véhiculé dans les médias. Cependant, la tactique ne s'est pas montrée fructueuse jusqu'à présent. Est-ce que le gouvernement oserait tenter le destin en annulant certaines sessions de cégep pour faire peur au reste de la population étudiante? Ça reste une possibilité, mais le résultat de cette tentative est plus qu'incertain puisque la volonté de nombreux étudiants reste ferme. Sans compter que malgré l'annulation de sessions au cégep, il est peu probable de l'annulation de sessions universitaires. Que faire si les universités restent en grève? Bref, cette voie est assez risquée.

 

Personnellement, je m'inquiète de moins en moins de l'issue des prochaines élections. Grâce à toutes les discussions, toute la littérature accessible, j'en suis venue à réaliser que peu importe le parti au pouvoir, il n'y a pas de perfection. La seule façon de changer une société est de rendre une population impliquée dans les décisions qui la concernent. C'est de l'intéresser à opter pour autre chose que le status quo. L'atteinte du bonheur et la visée d'un certain confort et d'une certaine paix ne sont pas de mauvaises choses en soi. Mais par contre ces dernières, si elles ne sont pas liées à un sentiment d'"empowerment" (je ne connais pas le bon terme en français) des citoyens dans le futur de leur société et leur futur personnel, laisseront les gens amers et cherchant toujours à combler un certain vide par d'autres moyens que la prise en mains de leur vie (consommation de biens, de travail, de drogues et d'autres moyens d'"échapper à la réalité"). 

 

Selon moi, il est donc très positif que les étudiants soient dans la rue, se questionnent, remettent en question, se radicalisent, prennent position. Les leaders de demain, déjà, auront été confrontés à des idées qui ne prennent pas pour acquis que l'économie doit être au centre des décisions. Que les gens doivent être au centre des décisions. Parce que l'économie devrait exister pour les gens. Les gens n'existent pas pour faire tourner l'économie. En ce moment, on ne voit pas encore les effets de cette grève sur la population en général. Effets qui n'auront pas un impact que sur la hausse des frais de scolarité. Dans les prochaines années, nous verrons aussi un effet sur la population. Qui se sera posé des questions, qui aura eu un regain de vitalité et d'espoir face à l'avenir de tous, Québécois comme habitants de ce monde. Et qui décideront peut-être de prendre leurs décisions davantage pour le bien commun qu'avant. Par exemple, comment espérer réduire la consommation de biens et d'énergie des individus et les amener à prendre de meilleures décisions de consommation sans pour cela forcer les gens à le faire? Il faut qu'ils aient envie de le faire en sachant qu'ils participent au mieux-être de l'environnement et des générations futures. Il faut surtout que les gens prennent ces décisions eux-mêmes et se valorisent eux-mêmes et au sein de leur communauté par les choix positifs qu'ils font. Et de mettre ce cynisme de côté, de savoir que nous prenons des décisions ayant des impacts positifs, c'est ÇA qui va faire que nous aurons un réel sentiment de bonheur et que la "vie a un but". Un genre de remplacement de la religion d'autrefois par une conscience individuelle du pouvoir que nous avons de rendre les choses meilleures.

 

Et c'est ce qui est le plus beau d'après moi dans toute cette histoire!

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 06:41

J'ai manqué à ma tâche cette semaine. Ce soir, je vous donne une tonne de liens vers des articles, vidéos et photos. On pourra peut-être jaser après.

 

http://www.youtube.com/watch?v=uAoxKP_f7NU

http://www.journaldemontreal.com/actualite/education

http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/education/201204/20/01-4517362-uqo-la-demission-du-recteur-reclamee.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B9_actualites_98069_section_POS1

http://www.cyberpresse.ca/photos/le-droit/201204/19/12-7481-poivre-de-cayenne-et-coups-de-matraque-a-luqo.php#492853-policiers-manifestants-affrontes-universite-quebec

http://www.journallarevue.com/Actualit%C3%A9s/Politique/2012-04-18/article-2958450/Cest-totalement-inadmissible-Maryse-Gaudreault/1

http://www.newswire.ca/fr/story/959105/salon-du-plan-nord-cap-sur-le-mepris

http://www.twitlonger.com/show/h2jjig

http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/2012/04/20/jean-charest-trouve-le-moyen-de-trouver-ca-drole/

http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/monsieur-le-premier-ministre-arretez-les-matraques/12469/

http://www.iedm.org/files/lepoint0312_fr.pdf

http://quebec.huffingtonpost.ca/lise-ravary/pour-la-hausse_b_1371566.html?ref=fb&src=sp&comm_ref=false#s806335&title=La_manif_en

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2012/CBOF/0012d491_20120420_094347.asx

http://rt.com/news/montreal-police-protesters-rally-608/

http://vimeo.com/40694213

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.3436854594658.2148132.1069283305&type=1

http://www.youtube.com/watch?v=C0Gm4_cix8w&feature=share

http://www.radio-canada.ca/emissions/24_heures_en_60_minutes/2011-2012/

http://www.youtube.com/ watch?v=dtxaVncY1oM

http://blogues.cyberpresse.ca/lortie/2012/04/20/ou-est-ma-societe/

http://www.operation1625.com/ index_fr.php

http://www.radio-canada.ca/emissions/le_monde_selon_mathieu/2011-2012/archives.asp?date=2012-04-19

http://bit.ly/JTYHHj

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ve_%C3%A9tudiante_qu%C3%A9b%C3%A9coise_de_2012

https://www.facebook.com/ video/ video.php?v=10150661547047203

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151524117225062&set=a.10151524114935062.827942.666270061&type=1&theater

http://gsacarleton.ca/index.php/section/332

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151501620850616&set=oa.222578477841982&type=1&theater

http://tvanouvelles.ca/lcn/montopo/photo/archives/2012/04/20120420-144551.html

http://sylvainbd.blogspot.ca/2012/04/ma-semaine-dinjonction.html

http://www.cyberpresse.ca/debats/votre-opinion/201204/20/01-4517378-nous-nous-sommes-trompes.php

http://youtu.be/ThFWrgnHVhc

 

Textes - témoignages:

 

«Adèle Laplante
Aujourd’hui, j’ai assisté, je crois, bien à la manif la plus violente du mouvement étudiant. Aujourd’hui, j’ai vu des gens se faire matraqué sur la tête et revenir avec celle-ci pleine de sang. Aujourd’hui, j’ai vu un bébé se faire poivré. Aujourd’hui j’ai assisté à un désastre. J’ai pleuré sans relâche devant cette folie et je me suis quand même fait gazer à mainte reprise. On ne nous écoute pas, jamais. Sans fait 10 semaines… 10 semaine qu’on reste pacifique, à quoi il faut s’attendre? En temps normal je crie aux autres de rester pacifiques, mais aujourd’hui, je ne peux même pas exprimer la profondeur de ma déception et de mon désespoir. Je ne peux pas croire que nous en sommes rendus à ce point. On nous matraque parceque’on s’exprime. Moi qui croyais qu’un premier ministre était la pour leader une nation… Je pense qu’aujourd’hui le Québec n’avait pas de premier ministre, celui-ci faisait du mépris humoristique alors que nous suffoquions à travers l’émeute. Alors écoute ton peuple Charest à la place de lui craché dessus. C’est inconcevable. Attention, ça va finir par exploser.»

 

***

 

D'une étudiante en gestion de projet (à son groupe): 

"Je suis désolée d’intervenir en classe et de prendre quelques minutes de votre temps pour exprimer ce que je crois important. Je vais lire le message que j’ai écris, pour éviter de m’éloigner du sujet de mon intervention. 

Tout d’abord, j’aimerais rappeler que tous les étudiants de l’UQO sont encore en grève et ce, jusqu’à vendredi, jour du prochain vote. 

Par ailleurs, je veux exprimer mon désaccord avec les étudiants qui ont fait une demande d’injonction devant la Cour supérieure du Québec, il y en a peut-être dans cette classe. Je pense qu’ils ont eu tort d’emprunter cette voie. Car La hausse des frais de scolarité est un sujet politique et c’est en assemblées générales que nous devrions en débattre. 

En demandant une injonction, ils ont engendré et encouragent une situation de conflit au sein de l’université. Ils essaient de faire dérailler le débat en dressant les étudiants les uns contre les autres, en les encourageant à devenir briseur de grève parfois malgré eux, et en mettant les profs et chargés de cours dans des situations très tendues. 

Je ne comprends pas pourquoi ces personnes, dont la position est légitime dans le cadre d’un débat démocratique, n’ont pas mobilisé les étudiants pour qu’ils viennent voter, si le sujet leur tient à cœur. Elles en ont la possibilité chaque semaine. 

Je ne comprends pas non plus pourquoi elles ne respectent pas les décisions prises en AGS, alors que les étudiants soutenant la grève respecteraient un retour en classe si une majorité votait en défaveur de la grève en cette même AGS. 

• Ces étudiants, et les juges qui ont avalisé leur demande, sont-ils si déconnectés de la réalité qu’ils pensaient que les cours reprendraient dans le calme? 
• Ou était-ce leur stratégie afin de tenter de diviser et de museler le mouvement étudiant? 
• Sont-ils heureux de savoir que profs, étudiants et membres du public se font arrêter par l’escouade anti-émeute sur le parking de l’université? 
• S’en réjouissent-ils? 
• Se sentent-ils plus en sécurité maintenant que la police se promène dans l’école et expulse tous ceux qui portent un carré rouge ou des vêtements rouges? 
• Sont-ils toujours aussi convaincus d’avoir emprunté la bonne voie? 

Cette injonction a pour effet d’enfermer les étudiants (ceux qui sont pour et ceux qui sont contre la grève) dans leurs tranchées respectives et d’envenimer une situation déjà tendue. 

Je trouve déplorable ce bâillonnement par la cour, tout comme je trouve déplorable qu’une grande majorité des étudiants du pavillon Lucien-Brault se sentent si peu interpelés par un débat qui, réellement, en est un de société. Nous sommes pourtant tous membres de cette société. 
Finalement, je trouve déplorable d’être pénalisée parce que je crois nécessaire une éducation accessible à tous, et de ne pouvoir entrer dans cette institution, pourtant publique, si je porte mon carré rouge. 

En terminant, et au risque de me répéter, j’aimerais rappeler que nous sommes toujours en grève. Et c’est avec conviction qu’aujourd’hui encore je la soutiens. Merci."

 

***

 

Samuel Dubuc-Mageau:

Sérieusement, je suis écœuré de la désinformation et des opinions qui ne tiennent pas debout. Le recteur nous a traité aujourd'hui de brutes et de vandales. A-t-il prêté le moindrement attention à ce qui s'est passé ces quatre derniers jours? Notre mouvement est pacifique; si pacifique que rien n'a été brisé à l'intérieur du Pavillon Alexandre-Taché alors que nous l'occupions lundi. Si pacifique que nous n'avons bousculé aucun policier mardi lorsqu'ils ont décidé d'entrer dans NOTRE école pour arrêter l'un de NOS professeurs et qu'ils ont bloqué l'accès à NOS pavillons si nous affichions NOS couleurs. Si pacifique qu'aucun élève n'a essayé de s'enfuir lorsque l'escouade anti-émeute nous a encerclé mercredi pour nous arrêter un par un (dois-je rappeler que la technique de l'arrestation par boîte a été illégalisée en Ontario?). Si pacifique que nous nous sommes promenés dans les rues de Hull et Gatineau en montrant nos signes de paix aujourd'hui? Que nous n'avons pas tout saccagé lorsque nos camarades se sont fait violentés par les forces policières? Que nous n'avons pas chercher la confrontation lorsque l'escouade anti-émeute nous poursuivait à chaque coin de rue? Que nous avons dansé avec joie devant les murs des forces policières alors qu'ils nous pointaient avec leurs matraques? Que certains d'entre nous se sont retirer du conflit lorsqu'un jeune homme s'opposant à nos convictions s'est dirigé vers nous et a commencé à nous insulter pour ce que l'on faisait à Brault? Qu'encore une fois nous n'avons pas embarqué dans le jeux des étudiants ''verts'' lorsqu'ils riaient des blessés dans nos rangs?

 

Qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas? Leurs parents ont-ils oubliés de leur donner une conscience sociale lorsqu'ils leur ont payé leur propre automobile et leurs cours à l'université? En fait, non. Je ne m'avancerai même pas dans ces préjugés haineux. Je ne m'abaisserai pas à leur niveau...

 

J'aimerais tant leur faire ouvrir les yeux; qu'ils réalisent que nous nous battons pour un monde meilleur; que nous nous battons pour l'avenir. J'espère que les jeunes se souviendront de nos chants lorsque nous sommes passés en face de St-Jean Bosco en criant que c'était pour eux que nous nous battions. J'espère que Gatineau et Hull en entier se souviendront de notre belle humeur, de nos cris, de nos chants, de nos pleurs. Et pourtant, encore aujourd'hui, tout ce qu'on entend dans les médias est le fait que certains étudiants ont brisés certaines choses dans le Pavillon Brault, que les polices ont été FORCÉ d'intervenir (même si notre mouvement est extrêmement pacifique), que nous sommes une bande de violents et d'intimidateurs. Pourquoi!? Est-ce le gouvernement qui œuvre ainsi? Est-ce la société elle-même? Qu'est-ce qui est advenu de notre société?

 

Parlant de société, je voudrais inviter Monsieur Jean Charest, Madame Line Beauchamp, Madame Maryse Gaudreault, Monsieur Jean Vaillancourt, ainsi que tous citoyens du Québec à penser pour un moment à ce qui fait qu'un québécois est un québécois; ce qui fait que le Québec est le Québec. Nous sommes un peuple fort et fier. Un peuple où règne le respect, l'équité, la justice sociale, la dignité, la démocratie. Nous nous disons être la province la plus sociale et la plus démocratique de notre pays. Alors pourquoi 53 personnes pourraient renverser ce que plus de 500 avaient décidés? Pourquoi utiliser les forces policières pour intimider un mouvement étudiant qui ne prône que des valeurs pacifiques? Pourquoi envoyer l'escouade anti-émeute alors qu'il est certain que ça ne peut causer que des tensions et du conflit avec les forces de la loi et de l'ordre?

 

Aujourd'hui, j'ai vu trois policiers verser des larmes suite à un conflit où ils se sont vus forcé de violenter des étudiants à coups de matraques. J'ai vu des centaines de citoyens nous supporter du toit de leur maison, de leur balcon, sur les trottoirs, ou marchant avec nous. J'ai vu des enfants brandir leurs petits poings en nous regardant comme des héros des temps modernes. J'ai vu des professeurs nous applaudir et la fierté qui brillait dans leurs yeux. J'ai vu des étudiants rire, danser, crier, pleurer. Mais est-ce que cela a été reporté dans les médias? Est-ce que ce sont les mots qui sortent de la bouche des plus grands dirigeants de notre nation? Malheureusement non.

 

Alors je n'ai qu'une chose à dire à Monsieur Jean Charest, à Madame Line Beauchamp, à Madame Maryse Gaudreault, à Monsieur Jean Vaillancourt, ainsi qu'à tous et chacun...

 

À qui l'UQO? En temps que peuple fort et fier et démocratique... À NOUS L'UQO!

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 03:56

Ça fait une éternité que je n'ai pas écrit sur mon blogue, littéralement. Ce soir, je décide de commencer une série d'articles pour en quelque sorte documenter mon cheminement de pensée lors de cette crise historique au Québec. L'idée m'est venue parce que j'affiche vraiment trop d'articles sur facebook (mes amis anglophones ont dû bloquer mes nouvelles depuis belle lurette), mais que j'en affiche pas assez à mon goût.

 

En même temps, ce blogue va me permettre de réfléchir un peu à tout ce qui se passe en ce moment. C'est toujours plus efficace d'essayer de bien analyser la situation, même si les émotions sont bien présentes et voudraient guider les actions.

 

D'abord, petit descriptif. Je ne suis pas une fille très mobilisée, généralement. J'ai quand même une tendance de gauche, mais qui n'a jamais été très intense ou recherchée. D'ailleurs, je penchais souvent du bord des médias sur les questions de grèves de travailleurs qui, selon moi, en avaient déjà bien en masse (de revenus, bonnes conditions, etc).

 

Quand est venu le moment de choisir si j'étais pour ou contre la hausse, ça c'était clair. S'il y a une chose de bien au Québec, ce sont les services sociaux et surtout l'accès à l'éducation. Pour ce qui est d'être pour ou contre la grève, j'étais pour, mais du bout des lèvres. Le fait que j'étais fondatrice et présidente d'une association étudiante naissante et nouvellement accréditée a eu un petit peu de poids pour faire balancer ma prise de position. Quel représentante d'étudiants ne se battrait pas pour les étudiants qu'elle représente ou ceux qui seront représentés par ses successeurs?

 

Après cela, une prise de conscience graduelle s'est établie. À mon université, l'Université du Québec en Outaouais (UQO), une hausse des frais de scolarité sera très "débandante". Juste à côté, à Ottawa, serait une grande université mieux connue, où les frais seraient similaires, offrant des programmes en français et beaucoup de bourses pour combler le petit écart qu'il resterait dans les frais de scolarité des deux établissements. Par la suite, j'ai lu sur l'effet d'une telle hausse. Moins de gens provenant de milieux moins aisés / de la classe moyenne étudieraient. Souvent, un gouvernement qui prend une telle décision se retire tranquillement de faire sa part pour payer les frais de scolarité et pousse les établissements à aller vers d'autres sources de revenus. Moins d'étudiants entameraient des études (bien qu'une partie puisse être temporaire les premières années, l'effet dévastateur serait permanant à l'UQO). Les étudiants issus de la classe moyenne avec peu de soutien des familles auraient le plus à faire le choix entre travailler (mettre son apprentissage en jeu) et être endetté pendant de nombreuses années par la suite (à moins d'être chanceux et d'obtenir un emploi payant - par exemple au gouvernement fédéral, situation dans laquelle certains amis "pro-hausse" se retrouvent, surtout dans cette région-ci).

 

En plus, d'après tout ce que je lis sur les avantages des compagnies en termes de frais d'utilisation des ressources, allègement des impôts, etc., je me dis qu'il y aurait des façons beaucoup plus profitables pour la société de trouver des ressources financières pour financer l'éducation. Il me reste beaucoup à en lire sur ce sujet, mais je crois en avoir assez lu pour comprendre que la hausse des frais de scolarité n'est pas une nécessité et serait néfaste pour toute la société.

 

Bon, ça c'est au sujet de la hausse. Depuis le début, j'ai voté pour la grève étudiante, car je crois que c'est le meilleur moyen pour se faire entendre du gouvernement. Ou plutôt je croyais. Je me rends maintenant compte que j'ai tout faux. La seule chose qui fera bouger le gouvernement, surtout en période pré-électorale (selon tout le monde sauf le gouvernement), c'est l'opinion publique. Malheureusement, le mouvement étudiant a beaucoup moins de ressources pour faire cela. De plus, en général les étudiants sont réticents à utiliser les tactiques stratégiques de manipulation des foules du gouvernement. Elles le font, mais d'une façon "idéologique" (que j'appelerais), et non d'une façon stratégique. C'est malheureux, car le gouvernement bougerait sans aucun doute si la population était en général contre la hausse.

 

Et là, et là... J'en aurai beaucoup à dire sur les tactiques du gouvernement. Mais ça sera pour un autre soir. 

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